La maladie du bec et des plumes des psittacidés (PBFD)

Tous les psittaciformes sont susceptibles d'être infectés par cette maladie et d'autant plus ceux provenant d'Australie, d'Asie et d'Afrique. En règle générale, la maladie affecte les oiseaux âgé de moins de 3 ans.

La transmission se fait par l'inhalation ou l'ingestion du virus présent dans les fientes, les sécrétions du jabot et la poussière de plumes des oiseaux infectés. Une femelle infectée peut transmettre le virus à ses oeufs. La période d'incubation varie de 21 jours jusqu'à 2 ans. De ce fait, une transmission verticale et/ou horizontale sont possibles.

Nouveaux-nés (forme suraiguë) :

Une mort très rapide voire subite des oisillons peut être observée. En effet, le circovirus peut engendrer une perte de poids, une inflammation de l'intestin, une pneumonie et même une septicémie. Les gris du Gabon et les cacatoès sont les plus sujets à développer ces formes cliniques.

Juvéniles après le remplacement du duvet de naissance (1ére mue, forme aiguë) :

Les plumes en développement se cassent, se plient, tombent de façon précoces. Une apathie plus ou moins longue peut être observées chez ces juvéniles. Une stase digestive, de la diarrhée allant parfois jusqu'à la mort en 1 à 2 semaines sont possibles jusqu'à l'age d'1 an.

Oiseaux de 6 mois à 3 ans (forme chronique) :

A chaque mue, on remarquera un développement de plumes anormales. Le manque de poudre de plumes sur le bec et le plumage peut être également un signe (bien visible chez les cacatoès). Les

plumes anormales sont caractérisées par une conservation de l'enveloppe, une déformation (tordues), des hémorragies, des cassures ou des constrictions circulaires. Lorsque la maladie est

avancée, des problèmes au niveau du bec peuvent survenir.

Adultes (forme chronique):

Ils sont souvent asymptomatiques. Une infection transitoire peut être développée par la majorité des adultes infectés. Des anticorps contre le circovirus peuvent se développer et l'éliminer.

L'examen direct des plumes n'est pas suffisant pour poser le diagnostic de circovirus. En effet, plusieurs autres conditions peuvent provoquer des plumes anormales. Aussi, certains oiseaux asymptomatiques auront des plumes normales en ayant le virus dans le sang. De ce fait, plusieurs tests peuvent être proposés.

Test PCR

C'est l'analyse la plus précise pour confirmer ou non qu'un oiseau est atteint par le circovirus. L'analyse peut être réalisée à l'aide d'une plume anormale ou sur le sang (celui-ci est privilégié surtout pour un animal dont les plumes sont normales).

Un test positif chez un oiseau aux plumes anormales suggère que cet individu est infecté par le virus.

Un test positif chez un oiseau au plumage normal suggère qu'il est infecté de manière latente ou vient tout juste d'être infecté et n'a pas encore développé de plumes anormales. Un nouveau test dans 90 jours devra être réalisé pour ces oiseaux.

Un test négatif suggère que le virus n'a pas été détecté dans l'échantillon. Néanmoins, il se peut que le test PCR soit un faux négatif.

Étude microscopique des tissus (histopathologie)

Cette technique peut s'avérer utile pour les oiseaux infectés mais dont le test PCR est négatif. Une plume anormale peut être utilisée pour identifier les lésions causées dans les cellules.

Dans tous les cas, une discussion avec votre vétérinaire sur l'interprétation des résultats est recommandée.

Test ADN (détecter les antigènes)

Ce test ADN peut être réalisé sur des fientes ou du sang. Si le test revient positif, c'est-à-dire, que l'antigène du polyomavirus est détecté dans les fientes et/ou le sang, il est recommandé de tester à nouveau l'oiseau 90 jours plus tard par prise de sang et analyse de fiente. Si ce second test est à nouveau positif avec le sang, votre oiseau devra être considéré comme porteur chronique. Par contre, si ce second test est positif dans les fientes seulement, il faudra retester votre oiseau après 1 mois car il est possible qu'il soit en train d'éliminer le virus. En effet, les oiseaux éliminent d'abord le virus de leur sang puis ensuite de leurs fientes.

Oiseau testé positif

→ Attendre 90 jours pour refaire le test

Fiente

Positif : il faut tester à nouveau dans 30 jours

Négatif : non atteint

Sang

Positif : porteur chronique du polyomavirus

Négatif : vérifier que le résultat des fientes soit négatif aussi

Test sérologique (détecter les anticorps)

L'infection est confirmée lorsque le taux d'anticorps augmente de façon significative en 2 semaines. Cependant, un seul test négatif ne veut pas dire que votre oiseau n'est pas infecté car il se peut qu'il n'ait pas encore développé des anticorps. Un seul test positif signifie que votre oiseau a été infecté par le virus auparavant.

Si l'oiseau a un plumage normal :

•  Isoler cet oiseau avant de le tester à nouveau.
• Désinfecter le matériel avec lequel l'oiseau a été en contact à l'eau de Javel.
• Tester à nouveau l'oiseau dans 90 jours. Si ce test est une nouvelle fois positif, l'individu peut être porteur asymptomatique et développer des plumes anormales plus tard. Dans ce cas, il est vivement recommandé d'isoler cet oiseau en permanence. Par contre, si le test est négatif, l'oiseau a éliminé le virus.

Si l'oiseau a des plumes anormales :

• Isoler l'animal et ne plus le mettre en contact avec d'autres oiseaux. S'ils sont maintenus dans un environnement peu stressant, ces individus peuvent vivre une longue vie.
• Désinfecter le matériel avec lequel l'oiseau positif a été en contact.

Si vous possédez un oiseau positif et que vous devez vous déplacer dans un endroit où il y a la présence d'autres oiseaux, des précautions devront être prises. En effet, les oiseaux infectés relâchent une énorme quantité de virus dans la poussière de plumes qui se retrouve sur les vêtements, cheveux,... De ce fait, nous vous recommandons vivement de mettre une charlotte, un masque et des vêtements destinés uniquement à la pièce où est isolé l'animal.

Malheureusement, à l'heure actuelle, il n'existe aucun traitement contre ce virus. Des traitement de support peuvent être prodigués afin d'augmenter l'espérance de vie et réduire le risque d'apparition des symptômes de l'oiseau infecté. Chaque cas est différent, la situation et les précautions à prendre sont à discuter avec votre vétérinaire.

Seul le dépistage permet une bonne prévention. Cette maladie pourrait être éliminée complètement si seuls les oiseaux avec un test PCR négatif sont introduis dans un groupe d'oiseaux. C'est pourquoi, il est vivement conseillé de tester tous les oiseaux sensibles aux virus pour déterminer s'ils sont porteurs du circovirus. Et en particulier pour les oiseaux reproducteurs, les oiseaux vendus en animalerie et lors d'une première consultation chez votre vétérinaire suite à son achat.